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l'enfer de la drogue

Solution pour arrêter de consommer

Mon partage

J’ai commencé à consommer à 14 ans avec ma première brosse en secondaire 3. J’ai tout de suite aimé l’effet que l’alcool me donnait et après cette première brosse je buvais à toutes les fins de semaines. Quelques mois plus tard je consommais mon premier joint. J’ai accroché à la marijuana et au hachis immédiatement. Pour moi tout a changé quand j’ai fumé mon premier joint. La sensation d’euphorie et de bien-être était merveilleuse. Je ressentais plus mes émotions et c’était fantastique. Mon anxiété a baissé et ma confiance a augmenté. J’ai donc commencé à consommer quotidiennement du matin au soir. Mes phobies ont disparues avec la drogue, j’avais plus confiance en moi et beaucoup de mes troubles d’hyperactivités ont disparus. Durant longtemps j’ai vécu dans le déni à cause de cela, je pensais que la drogue m’aidait, me calmait, me donnait de l’énergie, me rendait plus intelligent et plus cool. La drogue avait réussi, à mes yeux, à me rendre normal comme tous les autres adolescents. Un des problèmes était que j’avais l’impression d’être encore productif. J’allais bien sûr à l’école, mais mon activité principale était de me droguer. La semaine c’était les joint du lundi au vendredi, rendu vendredi soir j’avais besoin de quelque chose de plus fort, c’est alors que j’ai commencé à consommer de l’acide, du mushroom et de la cocaïne. Pour payer ma drogue je volais de l’argent à mes parents. Une chance que j’avais de bons parents parce que je ne serais pas là pour vous raconter mon histoire. J’ai consommé ainsi durant le reste de mon secondaire. Je me suis même fait renvoyé en secondaire 5 parce que je manquais trop mes cours et je consommais trop de drogue. J’ai finalement fini mon secondaire 5 en cours du soir.

Au cégep j’ai continué le rythme déchaîné et j’ai trouvé un travail pour payer ma consommation. Je suis déménagé de chez mes parents pour aller au cégep à Montréal. Rendu là je ne pouvais pas fonctionner sans fumer de la drogue. J’avais de la misère à me concentrer si je n’avais pas consommé. J’ai aussi commencé à consommer plus de cocaïne pour performer et pour m’amuser les fins de semaine. Je travaillais dans un bar les fins de semaines et mes patrons consommaient du pot, du haschich et de la cocaïne, je consommais avec eux la fin de semaine jusqu’aux petites heures du matin. Durant mon cégep j’ai rencontré une fille extraordinaire. J’ai vécu une très belle relation avec elle. Je ne le savais pas à cette époque mais j’étais aussi dépendant affectif. Notre relation a durée jusqu’à la fin du cégep. Elle a finalement décidé de me quitter quand elle est rentrée à l’université. La raison principale était ma consommation de drogue, je consommais trop pour elle. C’était la première, mais pas la dernière, copine que j’allais perdre à cause de la drogue.

Je suis rentré à l’université sans trop savoir en quoi étudier. J’ai choisi les Sciences Humaines qui touchaient divers sujet qui m’intéressait : politique, économie, histoire, etc. Mon meilleur ami étudiait dans ce domaine et il me l’a fortement recommandé. Durant mes études universitaires à l’UQAM je consommais encore à tous les jours. J’étais productif mais j’étais souvent triste et mélancolique, un des effets des substances que je prenais quotidiennement. Je me suis mis sur les prêts et bourses et je me suis trouvé un travail étudiant à l’UQAM pour continuer à payer ma consommation et mon loyer. À l’université, j’ai rencontré une autre femme qui était très spéciale pour moi mais, malheureusement, elle consommait de la drogue aussi. On a passé toute l’université ensemble à consommer et à faire la fête dans les bars du campus, du centre-ville et du plateau Mont-Royal. Durant cette période, je vivais dans le déni le plus complet. Je ne pensais pas avoir un problème de drogue ni de boisson je n’avais seulement pas assez d’argent pour m’en procurer. À cette époque, je n’avais pas encore voyagé et je voulais voyager avec ma copine pour connaître le monde. C’était un de mes rêves. Par contre, elle ne voulait pas voyager avec moi. À la fin de l’université, elle est partie sans moi en Afrique pour faire un stage et lors de son retour elle m’a informé qu’elle m’avait trompé avec un Africain. Je me suis fâché et j’ai décidé de prendre le premier avion qui quittait Montréal pour le Mexique. J’ai raté mon avion pour revenir et j’ai décidé de tous laisser tomber à Montréal et de rester au Mexique pour travailler. Je suis parti pour deux semaines j’y suis resté 2 ans.

À Puerto Vallarta c’était une ville de fête. J’ai rapidement trouvé un emploi comme guide touristique. Il y avait beaucoup de boisson et beaucoup de drogue, spécialement de la cocaïne. Elle n’était pas très chère, environ 10 $ le gramme. J’ai rapidement commencé à consommer de la cocaïne et de la boisson à tous les jours. Comme je venais de laisser ma copine j’ai cherché à la remplacer par une autre femme. J’ai rencontré une Hollandaise que j’ai charmé jusqu’au point qu’elles deviennent ma copine. Nous avons vécu un début très difficile, elle m’a même envoyé en prison pendant 24 heures pour l’avoir harceler un soir de rupture. Heureusement, cette soirée je n’avais pas de drogue sur moi mais j’étais extrêmement ivre. J’ai passé un des 24 heures les plus difficiles de ma vie. Je suis sortie de prison et j’ai pris mes distances avec elle et c’est là qu’elle voulait me ravoir. Une bonne chose de ma belle hollandaise c’était qu’elle ne consommait pas de drogue dure. Elle fumait un joint de temps en temps avant de faire l’amour et elle buvait mais c’était tout. Nous sommes resté 2 ans au Mexique jusqu’au jour que je me suis fait renvoyé de mon emploi à cause de mes problèmes de consommation. J’avais déjà été averti et cette fois c’était la goutte qui avait fait déborder le verre. Après avoir perdu mon emploi j’ai passé quelques mois à faire des contrats à gauche et à droite comme caméra man et guide touristique, et pendant ce temps j’ai volé de l’argent à ma copine pour payer ma consommation. Elle m’a bien sur pardonné, elle m’aimait, et elle faisait beaucoup d’argent.

Après ces quelques mois de débauche je suis parti au Pays-Bas. Ma destination Amsterdam. J’ai découvert rapidement les coffee shop et les smart shop. Comme j’avais beaucoup d’expérience en informatique et que c’était le boom informatique j’ai trouvé facilement du travail. Néanmoins, le travail était un peu ennuyant et j’ai commencé à consommer de manière abusive du pot, du haschich, du mushroom et de l’XTC. Après 2 ans, ma copine c’est fatigué de ma consommation et a décidé de me laisser. Je suis resté quelques mois de plus pour voir si elle changerait d’idée. Après 8 mois de débauche mon ancienne copine avait trouvé un nouveau copain. La semaine même j’étais dans un avion de retour à Montréal.

À Montréal j’ai commencé à consommer encore plus qu’avant parce que j’étais en peine d’amour. Pour m’occuper et payer ma consommation je me suis trouvé un travail et je suis allé terminer un certificat à l’université en informatique. J’ai commencé à travailler dans une compagnie qui me permettait de voyager au Mexique et au États-Unis. J’ai travaillé 5 ans pour cette compagnie avant quelle fasse faillite. Durant ce temps j’ai fait une dépression majeure et j’ai commencé à boire beaucoup d’alcool, à fumer beaucoup de pot et à consommer beaucoup de cocaïne. Je sortais beaucoup et je me ramassais souvent avec des femmes que je ne connaissais pas. J’ai tellement consommé que je pouvais plus payer mes comptes et manger. J’ai finalement décidé de retourner chez mes parents. Il se doutait de rien au début jusqu’au jour que je leur ai parlé de mon problème de cocaïne. Quelques mois plus tard il m’avait renvoyé de la maison.

J’ai déménagé dans un petit 2 ½ et je me suis mi sur le chômage. Je consommais toujours mais j’avais arrêté de boire de l’alcool et de sortir dans les bars. Je voulais m’isoler et consommer ma drogue de choix seule. Après 6 mois j’ai trouvé un autre emploi à Montréal. Je me suis mi à travailler comme un fou. Je me suis dit que je n’avais rien d’autre à faire que de travailler pour accumuler de l’argent pour consommer. J’avais décidé d’abandonner les femmes et de les remplacer par la cocaïne, je me disais : au moins la drogue ne me laisserai jamais tomber. Une fois que l’argent rentrait j’ai alors déménagé dans un 5 ½ tout seul. Je travaillais 70 heures par semaine et je consommais le reste du temps seul dans mon appartement. Tranquillement, je suis devenu de plus en plus paranoïaque, je pensais qu’on me filmait et qu’il y avait des caméras cachées dans mon appartement. J’ai même commencé en entendre des voix. Un soir après avoir défait toutes les lumières de mon logement à la recherche de caméras cachées j’ai appelé la police pour leur dire que mon voisin m’espionnait. Ils m’ont pris pour un fou et mon conseillé d’aller à l’hôpital. Je suis allé et ils m’ont interné pendant 3 semaines en psychiatrie. Je venais de faire une psychose toxique. Avant de sortir de l’hôpital on m’a suggéré de suivre une thérapie. La seule chose que je voulais faire c’était quitter l’hôpital pour aller consommer. J’ai tous de même accepté de commencer une thérapie, à reculons, mais en réalité je ne voulais par arrêter de consommer.

Au début, j’étais contre les thérapies. J’ai été suivi longtemps durant mon enfance pour mes troubles de comportement et ça n’avait pas donné grand-chose. Dans ma tête la seule chose qui m’avait aidé c’était la drogue. Ma première thérapie était externe, cela voulait dire qu’on pouvait retourner à la maison après chaque séance. C’était aussi une thérapie à temps partiel. On avait seulement deux rencontres de groupe par semaine et une rencontre avec l’intervenant une fois par deux semaines. J’allais donc aux séances gelées. La thérapie ne demandait pas qu’on soit totalement abstinent de drogue elle m’était l’accent plutôt sur la réduction des méfaits. En d’autres termes, on pouvait consommer, il fallait seulement réduire. J’ai fait deux ans dans cette thérapie avec deux séjours en thérapie interne sans jamais pouvoir arrêter de consommer totalement. Finalement, j’ai abandonné après la deuxième année de traitement. Je me suis dit que j’avais vu ce que c’était et je savais quoi faire. Le jour que je voudrais arrêter de consommer je le ferai. De toute façon, j’avais réussi à réduire ma consommation, mais je consommais encore à tous les soirs et des drogues dures quand j’avais de l’argent.

Après mes deux premières thérapies je me suis trouvé un autre emploi et j’ai recommencé à travailler comme un fou encore une fois. Je faisais encore 70 heures par semaine, mais cette fois-ci, je ne consommais pas durant le travail. Pendant ce temps j’ai développé une dépendance au jeu. Comme j’étais toujours isolé je m’ennuyais, j’ai commencé à jouer dans les machines dans les bars. Je dépensais beaucoup d’argent, j’ai recommencé à consommer de l’alcool et quand je gagnais je partais sur des virés d’enfer. Un soir après avoir gagné j’ai cherché de la drogue dans un bar que je ne connaissais pas. Je me suis fait attaqué, cassé le nez et fait les poches. Je me suis ramassé pour la deuxième fois à l’hôpital. Lorsqu’ils m’ont laissé partir j’ai aussitôt recommencé à consommer. J’avais encore rien compris. J’ai continué ce rythme d’enfer jusqu’au jour ou j’ai commencé à avoir des problèmes au travail. Je réagissais mal aux critiques de mes supérieurs et j’étais extrêmement anxieux. Ils m’ont mis en probation. Je me sentais tellement stressé que j’ai commencé à consommer encore plus le soir après le travail. Je consommais des amphétamines, de la cocaïne, des joints, de l’alcool et des médicaments qu’on m’avait donnés lors de ma première psychose. Quand mon supérieur m’a dit subtilement que j’allais perdre mon emploi j’ai pris des vacances et j’ai consommé 24/24. Rendu à ma deuxième semaine de vacance, je me suis levé un matin et je ne me sentais pas très bien. Je pensais que j’étais en train de faire une crise cardiaque, et je me suis donc rendu à l’hôpital. À l’hôpital ils m’ont donné des calmants et m’ont gardé 2 jours et m’ont suggérer d’aller dans un centre de désintoxication. En sortant de l’hôpital j’avais encore rien compris je me suis immédiatement remit à consommer. C’était le 11 août 2009 et c’était le début de la fin pour la consommation.

Le centre de désintoxication que l’hôpital avait recommandé a complètement changé ma vie. En entrant je voulais seulement faire un court séjour et recommencer à consommer. Par contre, les intervenants étaient des personnes qui avaient déjà consommé. Je me suis senti compris pour la première fois dans mon cheminement thérapeutique. Ils m’ont aussi fait découvrir les meetings A.A. et N.A. (deux fraternités qui allaient me permettre de rester abstinent de toutes drogues et d’alcool). Après avoir fini ma cure de désintoxication j’ai commencé à faire du meeting N.A. à Longueuil. Les gens de la fraternité m’ont bien accueilli. J’ai fait du meeting à tous les jours jusqu’à ce que je sois admis à une autre thérapie de 3 mois. Je voulais vraiment prendre le temps de m’occuper de mon problème de consommation afin de ne pas retomber après quelques semaines de trafic. La thérapie interne de 3 mois était dure. J’étais constamment confronté à des personnalités et des comportements que je n’aimais pas. C’est facile de rester gentil et calme quand on est tous seul, mais lorsqu’on rentre en relation avec les autres c’est là que nos défauts ressortent le plus. Au début, je ne pouvais pas sortir de la maison de thérapie, mais après 1 ½ mois j’avais toutes mes fins de semaines. Alors j’étais en thérapie interne du dimanche soir au vendredi matin et je faisais du meeting N.A. du vendredi soir au dimanche matin. J’avais aussi une psychothérapie les vendredi matin pour faire le point sur ma thérapie interne. J’ai fait cela pendant 3 mois. J’ai beaucoup appris durant cette thérapie interne c’était comme une psychothérapie intensive. J’ai surtout appris à vivre mes émotions, à accepter les événements et à prendre mes responsabilités. Je fuyais la réalité, j’avais gelé pendant 23 ans de ma vie mes émotions et je commençais à les vivre sans consommation.

En sortant de ma thérapie intensive je me suis inscrit au gymnase et j’ai continué à faire du meeting à tous les jours. J’ai même pris des implications dans les meetings N.A. Mon arrêt de consommation allait durer 9 mois j’avais jamais arrêté aussi longtemps de ma vie. Les choses allait mieux, la relation avec ma famille allait bien, j’étais déterminé et plein de bonne volonté. Au début quand j’ai arrêté de consommer je suis devenu beaucoup moins anxieux. Je pensais que mon anxiété allait toujours rester, mais après quelques mois d’abstinence complète je suis devenu beaucoup plus calme.

Rendu à 8 mois d’abstinence j’ai rencontré une femme que j’aimais beaucoup. Je me suis engagé émotivement avec cette femme. Le problème c’est qu’elle à rechuter et je voulais me rapprocher d’elle. Je me suis rendu au point que j’avais envie de mourir parce qu’elle me téléphonait pas alors je me suis dit veut mieux consommer que mourir, mais j’écrivais mon arrêt de mort. J’ai tous de suite consommer de la cocaïne et commencé à jouer dans les machines. Ma rechute allait durée 2 ans. J’ai recommencé à consommer et à jouer dans les bars de Longueuil. Je me suis isolé et j’ai arrêté de faire du meeting. Cette fois-ci je consommais encore plus qu’avant et j’ai commencé à jouer comme jamais auparavant. Un soir j’ai sauté du deuxième étage d’un immeuble et je me suis cassé une jambe parce que j’avais trop consommé de cocaïne. Mes parents on arrêté de m’aider et j’ai dilapidé toutes mes économies. J’étais beaucoup plus malheureux que quand j’avais arrêté de consommer. Après 2 ans d’enfer je me suis inscrit au Virage et ils m’ont envoyé dans une thérapie privée à la Margelle. C’était une thérapie basée sur les étapes et le programme des AA. Cette thérapie m’a fait beaucoup de bien et j’ai arrêté de consommer à nouveau.

Aujourd’hui ma vie va beaucoup mieux. Mes finances vont bien. J’ai une belle relation avec mes parents et ma famille. Je suis beaucoup moins déprimé. J’écris et je lis beaucoup. C’est sur qu’il y a des jours difficiles. Arrêter de consommer c’est comme monter une côte il faut faire des efforts à chaque jour (pas d’effort pas de confort). Il faut aussi persévérer, rester toujours vigilant et positif. On peut retomber si facilement ça prend seulement quelques minutes de faiblesse et nous revoilà accroché à nouveau. On sera malade pour toute notre vie il faut toujours rester vigilant.

Pour rester abstinent, à chaque jour, je vis une vie plutôt structurée. Je fais de l’activité physique et intellectuelle à tous les jours, j’essaie d’aider les autres le plus que je peux, ça me permet aussi de me faire des nouveaux amis qui ne consomment pas. Aussi j’ai réalisé quand aidant les autres on s’aide soi-même et on se sent beaucoup mieux. Je remets à la société ce que j’ai pris pendant longtemps. Quand je fais quelques choses de bien pour quelqu’un sa remonte mon estime personnelle, j’ai plus de confiance en moi et je m’aime un peu plus. Je me fais aussi beaucoup d’amis qui m’aident à rester abstinent. Aujourd’hui je vis 24 heures à la fois, chaque jour je me lève et je me dis : aujourd’hui je ne consommerais pas de drogue, et jusqu’à présent ça marche. Bien sûr j’ai continué ma psychothérapie parce que les meetings ne me permettent pas d’approfondir mes problèmes personnels et j’ai aussi fait un suivit externe dans un centre spécialisé pour consolider mes acquis. Je me dis qu’après 25 ans de consommation sa prend beaucoup de temps se rétablir. Je suis encore fragile et je dois toujours rester vigilant. Je ne me mets pas dans des situations à risque. Le plus important c’est que je m’aime beaucoup plus aujourd’hui que lorsque je consommais de la drogue. C’est primordial de s’aimer parce que les gens qui s’aiment ne se détruisent pas et ne consomme pas de drogue de manière abusive.

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